Associations : Les fours à chaux

Les fours à chaux, un patrimoine industriel classé aux monuments historiques

Au cœur du Charolais, sur la commune de Vendenesse-lès-Charolles, les fours à chaux construits à la fin du XIXe siècle et récemment restaurés, témoignent d’un exemple rare de patrimoine industriel de la région…

Historique : Identiques aux fours de Montluçon et de Bourg en Bresse (aujourd’hui démolis), les fours doivent leur existence à la construction de la ligne de chemin de fer d’intérêt local reliant Moulins à Mâcon et à la présence d’une matière première (roche calcaire) de bonne qualité et exploitable. Remarquables par leurs cheminées de 7 mètres de hauteur, ce sont les derniers fours recensés en France surmontés de cheminées en brique. Construits par la famille Mangini, lyonnais d’origine italienne, ils ont été ensuite revendus à M. Duverne en 1888 avant d’entrer dans la famille Merle dans les années 1930. Les fours étaient alimentés en charbon et en pierres depuis les passerelles toujours visibles. La partie four mesurait 15m de haut.

Après l'avènement du ciment dans les années trente, les besoins en chaux se sont limités à la clientèle paysanne des régions aux terres acides (le chaulage). Il a fallu démonter un four, en condamner un second et percer des portes à mi-hauteur sur les deux derniers. Une voie ferrée à hauteur de la carrière a été ionstallée. C'est cette partie qui est visitée.

Fonctionnement : Les ouvriers travaillaient en campagnes de trois mois alternant l’extraction de la pierre à la carrière et sa calcination. La pierre calcaire était acheminée jusqu’aux fours à l’aide de wagonnets tirés par un cheval. Les ouvriers remplissaient les fours alternant couches de pierres et de charbon (combustible provenant des mines de Blanzy). La température atteignait les 1000 degrés. On récupérait à la base des fours la pierre calcaire sous la même forme mais transformée en chaux vive. Elle était ensuite arrosée à la bluterie (hangar de transformation), la pierre fusait et se transformait en poudre blanche : chaux éteinte. On la mettait en sacs pour la vendre. La production était principalement évacuée grâce au chemin de fer dans le département de Saône-et-Loire et dans les départements voisins.

Utilisation : Le Massif Central (essentiellement les Monts du Charolais), le Beaujolais et le Morvan étaient demandeurs de cette chaux agricole car leurs terrains étaient très acides. Le premier débouché était donc l’amendement des terres agricoles par chaulage pour améliorer la qualité des sols (apport calcique et augmentation du pH). On l’utilisait aussi dans les fermes comme désinfectant dans les étables, poulaillers, maisons, lavoirs, puits et étangs.

Restauration : Après l’arrêt de la voie ferrée en 1953, les fours à chaux sont abandonnés en 1961-1962, faute de rentabilité, ils se sont ensuite dégradés et les cheminées envahies de végétation menaçaient de s’effondrer. Sous l’impulsion de la municipalité et d’une association de sauvegarde composée uniquement de personnes de la commune et avec l’accord du propriétaire M. Merle, les fours sont inscrits à « l’Inventaire supplémentaire des Monuments Historiques » en 1993 avant de devenir « Monument Historique » en 1998. Ce classement permet de restaurer et de réhabiliter le site à partir de 1999. Dans le cadre d’un chantier de réinsertion sociale et professionnelle, une quinzaine de personnes, RMIstes ou chômeurs de longue durée, sont embauchées en contrat emploi solidarité. L’association « Tremplin » les encadre avec l’aide de professionnels pour les former sur le terrain. Le site ouvre au public en 2002.

Animation : Depuis la réouverture au public, une dizaine de membres de l’Association de sauvegarde animent le site. Des visites guidées sont organisées en été pour mieux découvrir le fonctionnement des fours et l’environnement géologique. L’Association participe tous les ans à la Journée du patrimoine de pays au mois de juin et à la Journée du patrimoine en septembre. Un chemin de randonnée de 5 kms, classé « Balade Verte », dont le départ est à la Maison du Charolais de Charolles, a été créé pour découvrir le bocage charolais et les fours. Un chemin-frise géologique d'un kilomètre représente les époques géologiques qui se sont succédées au cours d'un milliard d'années. Expérience sensorielle unique en France qui déplace les visiteurs d'un million d'années à chaque mètre parcouru. De quoi prendre conscience de la durée des temps géologiques. Le départ se situe aux Pacauds, l'arrivée à la maison d'accueil. Celle ci comporte des documents et la collection de fossiles trouvés sur le site.

L'association s'est dotée du matériel pédagogique pour recevoir les scolaires pendant des journées aux fours à chaux. Deux niveaux sont prévus, les 5ème de collège pour qui la géologie est au programme et le niveau 3 des primaires. Plusieurs ateliers sont animés par les memebres de l'association : visites dours fours, leur fonctionnement, leur histoire ; lecture du paysage sur une portion de 200m où se trouve les strates, une faille géologique, une résurgence; peindre avec la chaux à l'aide de pigments sur des surfaces enduites à la chaux, et enfin l'atelier le plus apprécié des enfants, les fouilles à la recherche de fossiles (véritables fouilles, pas des éléments en platre cachés dans un bac à sable).

Information : Les fours à chaux sont ouverts au public du 1er Juin au 31 Octobre de 10h à 19h. Des panneaux explicatifs permettent de découvrir le site librement. Les visites guidées et les animations peuvent être organisées sur demande auprès de l’Association.
Pour en savoir plus : https://foursachaux71120.fr/
Contact :
Président : Jean-Marc Téry
Bierre
71120 Vendenesse-lès-Charolles

07 89 06 23 57

Pour réserver une visite guidée :
Jean Marc TERY  06 83 98 92 64 ou  Chantal ROBERT  06 21 87 07 46